La richesse d’Alger se voit dans ses palais, Braudel disait: “Alger, ville des corsaires poussée à l’américaine, est aussi une ville de luxe et d’art italisante au début du XVIIe siècle. Elle est une des plus riches villes de la méditerranée, une des mieux disposées à transformer cette richesse en luxe”.
Le palais des raïs (ou Bastion 23) a été bâti par Mustapha Pacha en 1576, Il formait l’angle nord-ouest de la ville et défendait le front de mer à l’époque de Ramdan Pacha. Au début, l’emplacement était celui d’un fort connu sous le nom de Bordj el Djedid. Il fut ensuite transformé en quartier d’habitations tout en gardant des batteries de canon qui appuyaient à l’ouest de la forteresse de l’Amirauté installée sur la presqu’île. On y trouve trois palais, des maisons de pêcheurs, et le Sabat el Hout. En tout, 14 habitations de tailles différentes.
L’origine du nom
Son appellation “Bastion 23” vient de la numérotation faite des bastions sur le côté mer: de Bab Azzoun à Bab el Oued. L’appellation “Palais des Raïs” ne reflète pas aussi le réalité puisque nous nous trouvons dans un quartier de la basse Casbah où des palais côtoient des maisons plus modestes (appelées pour la circonstance maisons des pêcheurs).
Un témoin ancestral
Laissé à l’abondon, cet ensemble a failli être détruit au début des années quatre-vingts, il ne fut sauvé que par la mobilisation des défenseurs du patrimoine; architectes, archéologues, artistes, habitants de la Casbah… Il fut par la suite restauré dans les années quatre-vingt-dix et occupé par des structures dépendant du ministère de la culture. Ces édifices sont la continuité des différentes bâtisses de la casbah depuis la Citadelle jusqu’à la mer, ils sont en fait les derniers témoins de ce quartier de la Marine qui a été démoli dans presque sa totalité.
Extrait du livre “Alger, histoire et patrimoine”, Abderrahman Khelifa