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Issad Rebrab voir grand, commencer petit et aller vite – Taïeb Hafsi
Taïeb Hafsi est professeur titulaire de la chaire Walter J. Somers de Management stratégique international à Hec Montréal. Ses recherches portent essentiellement sur le management stratégique des organisations complexes. Sur ces sujets, il a écrit plus d’une centaine d’articles académiques ou professionnels et trente-deux livres ou monographies. Plusieurs de ces publications ont été primées. Il est Research Fellow du groupe de réflexion international, Economic Research Forum, pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Il est membre de nombreuses associations académiques et l’un des fondateurs de la Strategic Management Society. Avant de rejoindre Hec Montréal,
T. Hafsi a été professeur à la faculté de management de l’université McGill et à l’École supérieure des sciences économiques et commerciales (Eessec) de Paris. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en génie chimique, d’une maîtrise en management de Sloan School, Massachusetts Institute of Technology, ainsi que d’un doctorat de la Harvard Business School.
Issad REBRAB
Voir grand, commencer petit et aller vite
« Il faut être confiant. Nous avons beaucoup d’atouts. On nous fait constamment peur et on fait peur à nos gouvernants, comme si la technologie ou la production étaient de grands mystères. Tout peut être maîtrisé si on le veut. Il faut être persistant et en même temps être ordonné. J’admire aujourd’hui les Américains qui eux voient les choses en grand. Pour moi, dans un monde où on est constamment confronté à une guerre économique, il faut toujours voir grand, même si parfois on est obligé de commencer petit. »
Intègre, rationnel et intuitif à la fois, constamment orienté vers le mieux, ne tenant jamais rien pour acquis, gardant toujours à l’esprit le client et la concurrence, Issad Rebrab se positionne toujours pour une lutte contre les meilleurs et il est toujours convaincu qu’il va les battre, grâce au soutien des personnes qu’il entraîne dans son sillage. Ce faisant, une discipline digne de Dieu, une grande sobriété et une grande modestie alimentent une foi « qui ne considère aucune citadelle comme imprenable». Il est intimement convaincu que « ce sont ces qualités simples qui font le succès des grands entrepreneurs ».
De l’Émir Khaled au 1er Novembre 1954 – Messaoud Djennas
L’objectif de ce travail, indique son auteur, est de proposer au jeune Algérien, un survol de l’histoire du mouvement national algérien durant la première moitié du XXe siècle, matrice du 1er Novembre 1954.
En effet, ces cinq décennies ont été marquées par une intense activité nationaliste menée par des leaders prestigieux pour faire valoir les droits du peuple algérien face à une puissance coloniale oppressive et intransigeante, plus que jamais décidée à raffermir son emprise sur le pays. Toute en précisant qu’ils
sont des dizaines, voire des centaines, les personnages-clés de cette période de notre histoire à mériter chacun une ample présentation, c’est à cinq de ces personnalités, l’Emir Khaled, Messali Hadj, Abdelhamid Ben Badis, Ferhat Abbas que le Professeur Messaoud Djennas a consacré le présent ouvrage.
Culture et impérialisme – Edward Saïd
Dans Culture et impérialisme, Edward Said sonde des chefs-d’œuvre de la tradition occidentale et montre comment quelques-unes des productions culturelles les plus vénérées - y compris Mansfield Park de Jane Austen, Heart of Darkness de Joseph Conrad, Aida de Giuseppe Verdi, et L’Etranger d’Albert Camus - font appel aux mêmes énergies qui entrent dans la construction des empires. Il éclaire brillamment la manière dont la culture et la politique ont coopéré, sciemment et incons-ciemment, pour produire un système de domination qui a contribué, plus que les canons et les sol-dats, à construire une souveraineté qui s’étendait sur les formes, les images et l’imaginaire aussi bien des dominants que des dominés. Cet essai retrace également le développement d’une « souche oppo-sitionnel » qui a identifié et exposé les mécanismes de contrôle et de répression. Travaillant essen-tiellement dans les langues de leurs maîtres coloniaux, des écrivains autochtones comme William Butler Yeats, Aimé Césaire, Frantz Fanon, Kateb Yacine, et Chinua Achebe ont participé au pro-cessus de décolonisation en réclamant le droit pour leurs peuples à l’autodétermination de l’histoire et de la culture.
Enfin ce livre passionné et immensément documenté montre comment, aujourd’hui encore, l’héritage impérial imprègne les relations entre l’Occident et le monde anciennement colonisé à chaque niveau de la pratique politique, idéologique et sociale. Sa vision révèle néanmoins un vrai espoir : l’Occident et les peuples anciennement « assujettis » peuvent atteindre une cohabitation harmonieuse. Au-delà des nationalismes de division, Edward Said montre le chemin vers une prise de conscience que la véritable communauté humaine est mondiale.
« De nos jours, pour l’essentiel, le colonialisme direct a pris fin. L’impérialisme, nous le verrons, perdure là où il a toujours existé, dans une sorte de sphère culturelle générale et dans des pratiques politiques, idéologiques, économiques et sociales spécifiques. »
Edward W. Said.
Ennemis Mortels, représentations de l’islam et politiques musulmanes en France à l’époque coloniale – Olivier Lecour Granmaison
Pour mieux comprendre la place singulière de l’islam aujourd’hui en France, cet ouvrage étudie les représentations de cette religion et des musulmans élaborées de la fin du XIXe siècle jusqu’à la guerre d’Algérie par les élites académiques, scientifiques, littéraires et politiques.
S’appuyant sur des sources diverses, parfois ignorées ou négligées, Olivier Le Cour Grandmaison analyse la façon dont ces élites ont, pendant des décennies, conçu et diffusé un portrait pour le moins sombre des colonisés musulmans. Pendant qu’Ernest Renan, par exemple, soutient que l’islam « n’a été que nuisible », Guy de Maupassant se passionne pour la sexualité prétendument débridée et « contre nature » de ses adeptes.
Conçues par des personnalités souvent célèbres, diffusées par des institutions prestigieuses, ces représentations sont rapidement incluses dans de multiples ouvrages de vulgarisation. Jugé rétif au progrès, le « musulman » est décrit comme un danger protéiforme et existentiel qui menace les bonnes mœurs, la sécurité sanitaire, celle des biens et des personnes, l’avenir de la nation et de la civilisation occidentale.
Ces représentations éclairent également les « politiques musulmanes » mises en œuvre par la France. Enfin, comme le montre l’auteur, ce passé affecte toujours notre présent et alimente les obsessions islamophobes de beaucoup de nos contemporains.
Comment israël expulsa les palestiniens – Dominique Vidal
« Le passage du Yichouv à l’Etat d’Israël doit en effet beaucoup à la situation qui prévaut après 1945 : le génocide a donné une légitimation tragique à la revendication sioniste d’un Etat, incité les Alliés à la soutenir, et travaillé la mauvaise conscience des opinions dans les pays complices de l’entreprise nazie. Sans oublier les centaines de milliers de personnes déplacées qui, ne pouvant pas rentrer dans leur pays ni émigrer en Grande-Bretagne ou aux Etats-Unis, n’ont d’autre choix que l’émigration vers la Palestine. Autant de facteurs qui participent au ‘‘ lien entre l’Holocauste et Israël ’’ souligné par le grand intellectuel palestinien Edward Saïd… » Dominique Vidal (Le Monde diplomatique).
En 1987, paraissait « La Naissance du problème des réfugiés palestiniens », le premier livre de ce qu’on allait bientôt appeler la « nouvelle histoire » israélienne. Son auteur, Benny Morris, mais aussi Ilan Pappé, Avi Shlaïm, Tom Segev et d’autres ont, en quelques années, réécrit les conditions dans lesquelles l’État d’Israël a vu le jour, battant en brèche les mythes et les tabous chers à leurs prédécesseurs. Il est désormais impossible de nier la réalité de l’expulsion de quelque 800.000 Palestiniens dans les mois qui précèdent et suivent la création de l’État juif en mai 1948.
Que nous apprennent les travaux de ces chercheurs sur des événements fondateurs du conflit israélo-palestinien Quels débats ont-ils suscités parmi leurs pairs ? Quelle influence ont-ils exercée sur une société israélienne ? confrontée, entre deux Intifadas, aux accords de paix d’Oslo ? Autant de questions auxquelles répond ce livre de synthèse.
En portant à la connaissance d’un grand public les apports d’ouvrages dont la plupart n’ont pas été traduits en français, ce livre complété par une enquête originale sur les polémiques actuelles autour de la « nouvelle histoire » en Israël.
Evolution des institutions politiques et du droit constitutionnel de l’Algérie indépendante – Fatiha Benabbou-Kirane
La genèse du système politique algérien n’a eu de cesse de taquiner les chercheurs, tant ce mythe des origines ressemble aux légendes qu’on raconte aux petits enfants … « Au commencement était la violence… »
La révolution algérienne n’a-t-elle pas été actée par la violence du fait colonial ?
Mais aussi et d’une manière générale, est-ce que les commencements en politique ne vont jamais
sans violence ?
Face à ce phénomène historique facteur d’instabilité, le choix des institutions et, au premier chef, celle de la Constitution, s’avère crucial.
Fatiha Benabbou montre dans cet essai magistral comment, au cours d’une soixantaine années d’indépendance, il s’est agi pour l’Algérie d’avoir non pas la meilleure et quelque peu utopique Constitution, mais celle qui sera la mieux adaptée à la société algérienne pour redéfinir un vivre-ensemble.
LA QUESTION KABYLE DANS LE NATIONALISME ALGÉRIEN 1949-1962 – Ali Guenoun
S’articulant autour de deux moments de notre Histoire - la crise de 1949 et la guerre d’indépendance algérienne – le livre de Ali Guenoun s’interroge sur la manière dont le référent identitaire kabyle est devenu un paramètre important, pertinent, de l’histoire politique de l’Algérie contemporaine et du nationalisme radical et indépendantiste. Cette histoire renvoie à des lignes de clivage, qui ont contribué à susciter des divisions et des suspicions au sein du Parti du peuple algérien (PPA), du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), puis du Front de libération national (FLN).
Tout en prenant en charge la période intermédiaire (1950-1954) - carrément négligée jusqu’ici -, il apporte une contribution importante à la compréhension de deux questions plus larges : l’émergence d’un mouvement identitaire amazigh, y inclus sa dimension kabyle; et la gestion de « l’ethnicité » par le nationalisme radical algérien, en deçà et au-delà de la guerre d’indépendance.
Avec une préface d’Omar Carlier et une postface de Mohammed Harbi, l’auteur ouvre la porte à de nouveaux débats, qui ne sont pas réservés aux seuls historiens.
De Boussouf à Kennedy – Liberté et foi – Mohamed Khelladi
Etudiant à l’université française, Mohamed Khelladi rejoint l’Armée algérienne de libération nationale en 1956. Il est l’assistant du commandant militaire Boumediene durant sa tournée de contrôle des zones de l’intérieur de la Wilaya V, de janvier 1957 à fin août 1957.
Ayant eu la mission de gagner la confiance de Joe Kraft, éditorialiste au New York Times, invité par Guy Mollet à passer un mois au sein de l’armée française en Algérie, il l’accompagnera pour lui faire vivre un autre mois cette fois dans les maquis de la révolution algérienne. Ce qui provoquera la fameuse déclaration de JF Kennedy du 2 juillet 1957 au Capitole sur le droit du peuple algérien à l’indépendance et une grave crise entre Washington et Paris et amenera ensuite de Gaulle à quitter l’OTAN.
Chef du service de renseignement politico -militaire du MALG dirigé par le colonel Boussouf, il embrassera, après l’indépendance, une carrière diplomatique qui le conduira dans plusieurs pays et organisations internationales d’Europe et d’Amérique.
Homme de lettres et d’action, l’auteur en tant qu’acteur et témoin livre dans cet ouvrage dense le fruit d’une expérience politique et humaine remarquable
Sonatrach, le temps des pionniers – Taïeb Hafsi
Quand on parle de Sonatrach aujourd’hui, on ne pense qu’à ses bons coups, comme l’investissement au Pérou, ou à ses mauvais coups, comme sa gestion plutôt opaque et peu sincère des réserves en pétrole et gaz. On pense aussi souvent ces derniers temps à l’incroyable implication de certains de ses dirigeants dans des scandales de corruption qui jettent une ombre sur la capacité d’action de l’entreprise. On oublie cependant pourquoi dans un environnement aussi turbulent et peu structuré que celui de l’Algérie, une entreprise de classe mondiale a pu se construire. On ne sait pas pourquoi cette entreprise a pu rivaliser au plan technologique et opérationnel avec les meilleurs dans le monde. Certains pourraient l’attribuer seulement à la disponibilité de ressources. Mais nous savons que les ressources n’expliquent qu’une toute petite partie des réalisations. Les vraies réalisations viennent de l’action des personnes qui ont fait Sonatrach. Là, nous avons tous un blanc. Nous connaissons peu cette entreprise pourtant si présente dans la vie nationale.
Ce livre a pour objet de lever une partie du voile en décrivant l’une des expériences les plus fécondes qui eut lieu dans les premiers temps de l’entreprise et qui a permis de construire la culture et d’asseoir la confiance de ses cadres.
L’expérience d’Arzew a été un formidable moment où de jeunes cadres qui se considéraient plutôt comme des militants du développement de l’Algérie ont réussi non seulement la maîtrise de technologies très avancées, mais surtout la maîtrise de la technologie la plus importante, celle du management d’installations industrielles complexes en toute sécurité. Ces pionniers dirigés par Mohammed Mazouni sont les véritables héritiers de la révolution de Novembre et il est intéressant de faire connaissance avec eux et avec une expérience qui a été, selon Sid Ahmed Ghozali, l’une des pierres fondatrices de cette grande entreprise et de sa culture industrielle.
Algérie : l’interminable transition – Nordine Grim
Recommandé aussi bien aux décideurs en charge de l’Économie nationale qu’aux investisseurs et managers d’entreprises, L’Interminable transition apporte de précieux éclairages dont pourraient également tirer profit les universitaires et autres chercheurs en quête d’informations sur les causes de cet interminable chantier de la réforme économique.
Sonatrach – Une entreprise pas comme les autres – Abdelatif Rebah
C’est un décret signé par le président de la République un 31 décembre 1963, on le sait, qui a donné naissance à la Société nationale de transport des hydrocarbures.
Hormis ce document, décisif certes, les promoteurs de la société ne possédaient ni les capitaux considérables que le lancement d’une telle affaire exige, ni la formation requise par le métier de pétrolier, ni l’expérience acquise sur le terrain et permettant d’opérer l’infrastructure de transport des hydrocarbures ou celle de leur exploitation.
Les barrières d’accès n’étaient pas, d’ailleurs, seulement techniques ou d’expertise, puisque l’activité était exclusivement aux mains des compagnies françaises, ainsi qu’en avait décidé le compromis d’Évian.
Le statut formel conféré par le décret de création de l’entreprise restait sans objet. Pour entreprendre il faut donc, au préalable, lever cet obstacle qui bloque l’entrée dans l’entrepreneuriat. L’entrepreneur se présente d’abord sous l’habit de l’ingénieur du politique opérant le programme de révision de « l’Évian pétrolier ».
La trame constitutive de l’entreprise sera alors de nature politique.
Faits et événements obéissent dans un premier temps à une finalité politique dominante, s’émanciper du « carcan » d’Évian. C’est sur cette toile de fond que va se tisser la trame industrielle proprement dite.