Poète, philosophe, humaniste et grand spirituel soufi. Shams de Tabriz figure parmi les personnages qui ont su transcrire en or, l’immortalité de leurs pensées dans l’histoire de l’humanité car, transcendantes et profondes, elles rayonnent toujours dans tous les sens, et tous les temps. Sa réputation a franchi les limites du monde musulman pour qu’elle atteigne les quatre coins du globe, suscitant tant de considération et d’admiration.
Shams de Tabriz est né en 1185 à Tabriz, et décédé en 1248 à Khoy, en Iran. Sa tombe est récemment nominée pour être classée comme patrimoine mondial à l’UNESCO. Enfant, Il a reçu son éducation chez Baba kamel-Eddine, quant à sa vie, elle était un voyage perpétuel dans plusieurs villes de l’orient; Alep, Damas, Sivas, Erzurum, Baghdad.
Certaines sources rapportent qu’il tissait des paniers et des gaines pour gagner sa vie, jusqu’à ce que son aspiration le mène à Konya, à la grande rencontre de Djalal Eddine Al Rumi.
“J’ai imploré Dieu de me permettre d’être un compagnon de ses amis (awliya-ye khwod). J’ai fait un rêve et on m’a dit: “Nous ferons de toi un compagnon de saint.” J’ai demandé: “Où est ce saint?” La nuit suivante, on m’a dit dans un rêve: “Il est en Anatolie (Rum)”. ”
Maqalat – Shams de Tabriz
Le destin accompli
Emporté par son instinct, Shams de Tabriz arriva à Konya en 1244, il passa quelques années, les dernières de sa vie, avec le compagnon tant attendu; Djalal Eddine Al Rumi, le seul à pouvoir le comprendre et s’évader avec lui vers les horizons de la pur spiritualité, et des profondes réflexions sur la vie et l’au delà.
Néanmoins, l’accueil des habitants de la ville n’était pas si convivial, ce derviche errant qui ne partage par les mêmes tendances extrémistes avec ceux qui se nomme “garants de la loi divine” a su, si vite, occuper une place majeure dans la vie du grand Rumi (au point où il est devenu son maître), cet imam tant respecté qu’on venait écouter le serment du vendredi de partout. Les hommes religieux évoquèrent toute sortes de mensonges à propos de Shams, tentative de dévaloriser son statut au sein de la communauté.
Shams de Tabriz prônait une vision basée sur l’amour, la paix et la coexistence, une foi fondée sur le fond et non pas sur la forme. En compagnie de Rumi, un savant des textes et de la religion, les deux amis ont instauré l’ordre des “derviches tourneurs”, une pratique dans laquelle se mêle l’art à la spiritualité, dans une chorégraphie musicale pleine d’émotions et de dévotion.
“La quête de l’Amour nous change. Tous ceux qui sont partis à la recherche de l’Amour ont muri en chemin. Dès l’instant ou vous commencez à chercher l’Amour, vous commencez à changer intérieurement et extérieurement.”
Règle N° 12 – Shams de tabriz
Soufi mon amour, le grand hommage
Shams de Tabriz et Djalal Eddine Al Rumi sont les héros du merveilleux livre “soufi, mon amour”, de l’écrivaine turque Elif Shafak. paru en 2009, cet ouvrage retrace la vie et les réflexions des deux érudits avec une touche littéraire très remarquable. Connu aussi sous le titre “Les quarante règles de l’amour”, ce roman a su rendre un hommage digne de cette histoire qui sombrait dans l’oubli, et l’a ressuscité pour les lecteurs occidentaux et orientaux de la nouvelle génération.
Tout au long du roman, Elif Shafak insérait, selon le contexte et les situations les “quarante règles de l’amour”, des citations de Shams qui témoignent d’une grande sagesse, d’une foi qui jaillit de l’amour et la tolérance inconditionnelle au prochains.
D’autres adaptations artistiques ont tenté de mettre en lumière cette rencontre historique, à l’instar du court métrage américain Shams & Rumi: The Fragrance of Axis Mundi (Shams & Rumi, le parfum du centre du monde) paru en 2006, “Mevlana, la danse de l’amour”, du réalisateur turque Kürsat Kizbaz et quelques pièces théâtrales françaises.
Sources:
Soufi, mon amour / Elif Shafak